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Elire des députés français en conscience

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Suite à la décision de dissolution de l’Assemblée Nationale, annoncée par Emmanuel Macron le 9 juin 2024, les français et les françaises sont invités à se rendre aux urnes le 30 juin prochain pour le premier tour. Dans cet article, je vous offre des pistes d’analyse pour vous permettre d’élire le ou la plus apte au poste de député.es français.es pour le prochain mandat.

La dissolution de l’Assemblée nationale

C’est la 6ème fois, depuis 1958 (le début de la Vème République), qu’une dissolution de l’Assemblée Nationale est prononcée. Ainsi, 577 député.es français.es et leurs assistant.es parlementaires se sont retrouvé.es au chômage. En effet, même si la liste des députés dont le mandat est clos n’est pas encore à jour, plus aucun député n’est en mission auprès du gouvernement.

De plus, il suffit de se connecter aux réseaux sociaux pour observer que la folie, l’hystérie s’est emparée des personnes qui étaient « au pouvoir » et qui viennent de perdre leur job, succombant à l’émotionnel, criant aux loups et prêtes à tout pour récupérer leurs privilèges (plus de 7 000 euros brut d’indemnité mensuel, etc.), jusqu’à accepter des alliances douteuses… (ne vous inquiétez pas les « petits » partis en font aussi…). Emmanuel Macron doit certainement s’en frotter les mains. Il a parfaitement orchestré le jeu de la division et des extrêmes, et ça marche ! Est-ce que les citoyens seront dupes face à cette mise en scène médiatique ?

En effet, on peut se demander à quoi sert de dissoudre l’AN si de toute façon la gouvernance se fait, très souvent, à coup de 49.3… L’une des conséquence de cette dissolution est l’annulation de tous travaux parlementaires, propositions de loi non adoptés en première lecture. D’autres conséquences liées à cette annonce sont l’organisation expresse de cette campagne électorale à la fois pour les candidat.es mais aussi pour les communes puisqu’il est nécessaire d’organiser la tenue des bureaux de vote, sans compter les coûts pour les citoyens de cette mise à l’arrêt des députés français (remboursement de la propagande électorale, frais de personnel pour la tenue des bureaux de vote, travail improductif au Sénat ?, etc.).

Une campagne électorale précipitée

4 011, c’est le nombre de candidat.es se présentant au premier tour des élections législatives 2024 (1 649 femmes et 2 362 hommes). C’est 30% de candidatures en plus que pour les élections européennes mais 36,3% de moins qu’aux élections législatives de 2022. Ne vous inquiétez pas, vous n’aurez pas à analyser des milliers de candidatures puisqu’ils sont répartis dans 577 circonscriptions. En moyenne, vous aurez donc 7 candidatures à scruter (pas de chance pour moi, j’en ai 10 à analyser mais j’en connais déjà 4 plus ou moins…).

Pour connaître votre circonscription, vous pouvez vous aider du moteur de recherche proposé par Le Monde. Ensuite vous pourrez prendre connaissance des candidats sur votre entité territoriale en faisant une recherche par département ou adresse ou par code postal ou encore grâce à une carte.

Vous n’étiez pas satisfait.es de votre député.e de circonscription ? Grâce à Macron, vous allez pouvoir tenter d’élire un autre représentant à l’Assemblée Nationale. Vous étiez satisfait.es du travail de votre député.e de circonscription ? A cause de Macron, son poste a été remis sur le marché de l’emploi. Comment choisir un.e représentant.e sur sa circonscription avec discernement ? Noyés dans le flow d’informations, il est parfois difficile de s’y retrouver…

Fini les promesses, place aux actes !

Alors que le coût de la vie ne cesse d’augmenter et que les inégalités continuent de se creuser plus que jamais avec les ultra riches, les député.es pensaient peut-être pouvoir faire passer quelques mesures incognito, que le peuple auraient oublié d’ici 2027. Erreur, c’est tout frais ou encore tout chaud… Qui a voté pour vous faire travailler plus longtemps ? Qui a fait passer la réforme du chômage ? Qui veut nous mener à la guerre ? (loi de programmation militaire (1 et 2), soutien à l’Ukraine). Vous pouvez retrouver tous les scrutins de ce mandat ici.

Découvrez également comment les politiques :

Le site NosDéputés.fr vous montre quel est le député sortant sur votre circonscription. Vous pourrez également cliquer sur son nom pour obtenir une analyse détaillée de ses travaux, ses amendements, ses questions au gouvernement, ses présences en commission, ses participations en hémicycle, ses votes, etc.

Si vous avez d’autres analyses utiles, n’hésitez pas à me les faire parvenir en commentaire ou message privé. Car en effet, il y a de nombreux sujets de préoccupations en ce moment, dont les candidats ne parlent pas forcément :

Analyse des candidats de ma circonscription

Ici je vous présente mon analyse personnelle. Attention, mon analyse n’est pas forcément la vôtre. J’espère simplement que ça vous donnera des idées pour analyser les candidat.es de votre circonscription par vous-même et non pas faire votre choix selon des étiquettes politiques.

Candidat.esParti politiqueAgeSite personnelPrésence réseaux sociauxPrésence médiasPrésence  terrainCourrier boîte aux lettres
Rebecca BreitmanModem – Ensemble35 ansNon ?OuiOuiOuiOui
Elisa ClototVolt Europa23 ansNon ?Non ?OuiNon ?Oui
Cendrine DiemunschUnser Land62 ansNon ?Non ?OuiNon ?Oui
Emmanuel FernandesLa France Insoumise – Nouveau Front Populaire43 ansOuiOuiOuiOuiOui
Jean-Marc GovernatoriEcologie au Centre65 ansOuiOuiOuiNon ?Oui
Alain RichardLutte ouvrière55 ansNon ?Non ?OuiNon ?Oui
Virginie JoronRassemblement National50 ansNon ?OuiOuiNon ?Oui
Fabienne SchnitzlerMouvement écologiste indépendant69 ansNon ?Non ?OuiNon ?Oui
Clément SoubiseNouveau Parti Anticapitaliste Révolutionnaire37 ansNon ?Non ?OuiNon ?Oui
Alexandre Wolf SamaloussiLes Républicains28 ansNon ?OuiOuiOuiOui

Je n’ai pas trouvé toutes les informations sur les candidat.es donc n’hésitez pas à me les transmettre et je les ajouterai. Pour voir les codes couleurs de l’analyse, cliquez ici.

Les candidat.es aux élections législatives sont rangées par ordre alphabétique de nom de famille. J’ai mis les candidat.es ayant moins de 30 ans en jaune car je pense que dans un système où on élit un.e représentant.e qui doit gérer plein de sujets au niveau national, il est nécessaire d’avoir un premier bagage professionnel. Pour les candidats de plus de 63 ans, il me semble que c’est l’heure de la retraite, non ? A moins que nous ayons besoin de leur sagesse ?

Seuls 2 candidats sur les 10 possèdent leur propre site internet, la moitié d’entre eux sont présents sur les réseaux sociaux et seulement 4 d’entre eux ont été invités dans les médias télévisés. Comme vous pouvez le constatez, certains candidats ne mènent pas une campagne de terrain pour aller à la rencontre des citoyens de leur territoire. Cela peut être lié à diverses raisons : manque de temps, de moyens ou phénomène du parachutage ? Enfin, j’ai reçu une profession de foi pour tous les candidat.es sauf Fabienne Schnitzler pour laquelle il y avait seulement un bulletin de vote. Rebecca Breitman a posté, en plus de la profession de foi envoyé collectivement, un deuxième document, pas très écologique… Enfin le code couleur vert clair signifie que la profession de foi n’a pas été personnalisée par rapport au candidat présent sur la circonscription.

Plus de la moitié des candidat.es sur ma circonscription sont des candidat.es « fantômes », « vides », « sans contenus », dont il est difficile de connaître leurs engagements professionnels, associatifs, leurs positionnements personnels sur divers sujets de société, etc. Les seules informations à disposition seraient celles figurant sur le site internet du parti et les informations écrites sur leur profession de foi lorsqu’ils ont eu la possibilité de les faire imprimer et envoyer.

Après lecture de celles-ci, j’aimerais beaucoup savoir :

  • si Cendrine Munsch qui indique vouloir mettre en place la démocratie directe, Jean-Marc Governatori qui souhaite résoudre la crise démocratique, Rebecca Breitman qui se dit démocrate et Emmanuel Fernandes qui mentionne le RIC sont en lien avec Décidons-nous-même ou Espoir RIC pour faire avancer la cause ?
  • si Clément Soubise et Alain Richard, anti-capitalistes œuvrent pour développer des Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif, par exemple, afin de changer le modèle d’entreprise et permettre aux travailleurs de prendre des décisions en devenant coopérateur au sein de leur entreprise ?

Analysons maintenant, le positionnement des différent.es candidat.es sur certains sujets de société :

Candidat.esParti politiqueParlementerreBloomAnimauxLutte anti-corruptionCrise sanitaire
Rebecca BreitmanModem – EnsembleNANANANAPro mesures liberticides
Elisa ClototVolt EuropaNANANANANA
Cendrine DiemunschUnser LandNANANANANA
Emmanuel FernandesLa France Insoumise – Nouveau Front Populaire34NA17,4OuiDéfenseur des droits et libertés
Jean-Marc GovernatoriEcologie au CentreNANA19,8NADéfenseur des droits et libertés
Alain RichardLutte ouvrièreNANANANANA
Virginie JoronRassemblement NationalNA3,67,4OuiDéfenseuse des droits et libertés
Fabienne SchnitzlerMouvement écologiste indépendantNANANANANA
Clément SoubiseNouveau Parti Anticapitaliste RévolutionnaireNANANANANA
Alexandre Wolf SamaloussiLes RépublicainsNANANANANA

On peut noter qu’Emmanuel Fernandes et Jean-Marc Governatori obtiennent les meilleurs scores en termes de respect du vivant et de dignité de l’être humain. Finalement, le « bloc central » voulant se faire passer pour la voix de l’apaisement face aux extrêmes a montré son extrémisme durant la crise sanitaire… Malheureusement, Virginie Joron, très compétente en termes de lutte anti-corruption et représentation des victimes d’effets secondaires des injections expérimentales anti-covid n’est pas à la hauteur sur les enjeux écologiques…

Pour la majorité des candidat.es n’ayant pas été élu.es auparavant, il sera difficile d’analyser leurs actes (NA : Non Applicable). Si l’on m’envoie des prises de positions publiques sur les différents sujets des candidat.es, je m’offre la possibilité de mettre à jour l’analyse présente ci-dessus.

Je n’ai pas pu faire d’analyse sur tous les sujets pour chacun des candidats. Je reprécise, l’analyse concerne uniquement le travail des candidat.es et non le positionnement de leur parti.

A nous, citoyens/employeurs de décider en conscience, qui sera le ou la plus à même de représenter les français.es à l’Assemblée Nationale jusqu’en 2029.

Actuellement, la possibilité de révoquer un élu n’existe pas en France, il faut attendre 5 ans (sauf en cas de dissolution de l’AN) pour pouvoir élire un nouveau représentant à l’Assemblée Nationale. L’élu.e n’aura donc aucun véritable contre-pouvoir et sera un peu en roue libre pendant ces 5 années. Je tiens tout de même à souligner l’initiative du député sortant sur ma circonscription qui a mis en place ce référendum révocatoire en cours de mandat.

L’idée des observatoires citoyens est donc déjà un bon début pour faire pression sur les élu.es afin qu’ils agissent dans l’intérêt commun. Pour le moment, nous ne pouvons pas encore voter pour des lois directement. Mais certain.es candidat.es se présentent pour mettre en œuvre une véritable démocratie.

Pour la mise en place d’une démocratie directe

Face aux clivages politiques actuels, Espoir RIC persévère dans la communication autour du Référendum d’Initiative Citoyenne Constituant. Les membres actifs du mouvement proposent d’aller doper les candidats aux élections législatives 2024 pour leur faire connaître l’initiative. Clara Egger et Raul Magni-Berton en profite pour rappeler des faits historiques sur l’acquisition du vote des femmes et pensent qu’il ne peut y avoir de Front Populaire sans avancée démocratique.

Ainsi, ce sont 16 binômes qui se sont rassemblés autour du mouvement « Décidons nous-mêmes » et 1 binôme autour du mouvement Espoir RIC, soit un total de 17 candidats sur 577 circonscriptions pour l’instauration d’une démocratie réelle en France. C’est encore peu, mais l’idée d’un renouveau démocratique fait son chemin petit à petit dans l’esprit des citoyens.

Stratégie de vote

Certains prônent la stratégie de l’abstention face à l’imposition d’un choix non pas binaire, mais ternaire par les médias : le Nouveau Front Populaire, l’Alliance des Droites ou le Bloc néolibéral avec Renaissance. Il est également possible, même s’il n’est pas comptabilisé, de voter blanc. Si tous les abstentionnistes votaient blanc, cela permettrait de pousser pour la prise en compte de ce choix et peut-être de rendre illégitime un mandat. En tout cas, je salue une action positive des abstentionnistes et ceux qui votent blancs et nuls : grâce à eux, en 2022, c’est plus de 40 millions d’euros qui ont été économisés et qui n’ont pas permis de financer le système des partis politiques.

Personnellement, j’aimerais proposer une 6ème voix : l’abolition des partis politiques par l’élection de candidats souhaitant mettre en oeuvre la démocratie directe. Mais comme ils ne sont pas présents dans toutes les circonscriptions, je choisis finalement la stratégie du vote conscient. Cette stratégie vise non pas à voter pour des partis et étiquettes politiques mais pour des personnes à part entière, de la même manière qu’un recruteur procèderait pour embaucher quelqu’un au sein d’une entreprise. En effet, toutes les personnes d’un parti ne votent pas forcément de la même manière, ne sont pas forcément toute assidues à l’Assemblée Nationale, etc.

Faites par exemple un tableau avec les noms des candidats en ligne et les différents critères en colonne pour ensuite faire votre choix. Analysez qui mérite le plus de percevoir des indemnités avec l’argent public pendant 5 ans :

  • Scrutez le profil LinkedIn des candidats pour voir leurs expériences et compétences professionnels
  • Observez leurs présences sur les réseaux sociaux et leurs prises de paroles publiques
  • Renseignez-vous sur les positionnements et actes concrets des candidats sur les différents sujets comme présenté plus haut

Bonne chance à toutes et à tous pour faire ce choix d’ici dimanche. J’espère que vous avez trouvé mon article utile. N’hésitez pas à me faire des retours en commentaires !

« La politique me passionne, mais, dès qu’elle devient politicienne, elle cesse de m’intéresser. »

Simone Veil

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